Journée mondiale de l’olivier

Date et ancienneté

La Journée mondiale de l’olivier est célébrée chaque année le 26 novembre. Elle a été proclamée en 2019 par la Conférence générale de l’UNESCO, lors de sa 40ᵉ session, à la suite d’une initiative portée par le Liban et la Tunisie et soutenue par le Conseil oléicole international (COI).

Il s’agit d’une journée internationale officielle de l’UNESCO, et non d’une journée de l’ONU. Elle concerne l’ensemble des États membres de l’UNESCO, avec une mobilisation particulièrement forte dans les pays méditerranéens producteurs d’olives et d’huile d’olive : Espagne, Italie, Grèce, Portugal, France, Maroc, Tunisie, Turquie, Liban, Palestine, mais aussi dans des pays producteurs plus récents comme l’Argentine, le Chili, l’Australie ou les États-Unis.

Cette journée est parfois appelée World Olive Tree Day ou World Olive Day, mais l’esprit reste le même : célébrer l’olivier, arbre millénaire, symbole universel de paix, de sagesse et d’harmonie. Elle se situe au croisement de plusieurs autres journées : Journée internationale des forêts (21 mars, ONU), Journée mondiale de l’alimentation ou encore journées centrées sur le climat et la biodiversité, dont elle complète le message en se focalisant sur un arbre emblématique.

Une journée pour l’olivier et les paysages méditerranéens

L’olivier est au cœur de l’histoire des civilisations méditerranéennes : il structure les paysages, les économies rurales, les cuisines traditionnelles et même de nombreuses représentations religieuses. L’UNESCO souligne que cette journée vise à protéger l’olivier et les valeurs qu’il incarne, en rappelant sa portée sociale, culturelle, économique et environnementale pour l’humanité.

Au-delà de l’arbre lui-même, la Journée mondiale de l’olivier met en lumière tout un système de vie : l’oléiculture, le savoir-faire des producteurs, les moulins, les paysages en terrasses, les villages ruraux et le régime méditerranéen, reconnu par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité – un modèle alimentaire dont l’huile d’olive est l’un des piliers.

De nombreux événements sont organisés : conférences, débats, ateliers, expositions, concours, visites de domaines oléicoles, animations dans les écoles, campagnes de plantation ou de restauration d’oliveraies anciennes. Le Conseil oléicole international, basé à Madrid, joue un rôle central de coordination en lien avec les pays membres et les acteurs de la filière.

Pourquoi la Journée mondiale de l’olivier est-elle importante ?

Cette journée répond à plusieurs enjeux majeurs :

• Enjeux climatiques et environnementaux : l’olivier est une espèce résiliente, adaptée aux milieux secs, qui aide à lutter contre l’érosion, stocker du carbone et maintenir des sols vivants. Préserver les oliveraies, notamment les vergers traditionnels, est un levier important de lutte contre le réchauffement et la désertification dans de nombreuses régions méditerranéennes.

• Enjeux économiques et sociaux : l’oléiculture fait vivre des millions de familles rurales, souvent dans des zones fragiles où peu d’alternatives économiques existent. La Journée mondiale de l’olivier rappelle le rôle de la filière dans le maintien de l’emploi local, la transmission des savoir-faire et la valorisation de produits de qualité (huile d’olive, olives de table, produits dérivés).

• Enjeux culturels et identitaires : de la Méditerranée au Moyen-Orient, l’olivier est un marqueur d’identité, présent dans les mythes, les religions, les arts et les rites culinaires. Il est aussi indissociable du régime méditerranéen reconnu par l’UNESCO, qui associe convivialité, alimentation saine et respect de la biodiversité.

• Enjeux de paix et de dialogue : le rameau d’olivier est un symbole mondial de paix. Dans des régions marquées par les tensions, les projets autour de l’olivier (replantation, coopérations agricoles, appellations d’origine, routes de l’huile d’olive) peuvent devenir des espaces de coopération et de rapprochement entre communautés.

En résumé, la Journée mondiale de l’olivier permet de regarder l’arbre comme un système complet : climat, économie, culture, alimentation, paix… d’où l’importance de la faire connaître bien au-delà des seules régions productrices.

Comment célébrer la Journée mondiale de l’olivier ?

La Journée mondiale de l’olivier offre autant de possibilités en Méditerranée que dans des pays où l’on ne voit l’olivier qu’à travers l’huile d’olive dans la cuisine. Voici quelques pistes concrètes.

Pour le grand public

On peut :

• Visiter un domaine oléicole : découvrir les variétés locales, observer la récolte (souvent en automne), comprendre le fonctionnement d’un moulin et les étapes de fabrication de l’huile.

• Participer à une dégustation : apprendre à reconnaître les arômes d’une huile d’olive vierge extra, comprendre les notions d’acidité, de fruité, d’amertume, et faire le lien avec les labels de qualité.

• Cuisiner “thème olivier” : préparer un menu inspiré du régime méditerranéen (légumes, légumineuses, céréales, huile d’olive en produit central) et le partager en famille ou entre amis.

• Planter un olivier (quand le climat le permet) ou un arbre local symbolique : un geste qui marque le temps long et rappelle la dimension intergénérationnelle de l’arbre.

Pour les écoles et collectivités

Les établissements scolaires, associations et collectivités peuvent :

• Organiser des ateliers pédagogiques sur le cycle de l’olivier, la pollinisation, l’irrigation raisonnée, le rôle de l’arbre dans les écosystèmes.

• Lancer de petites expositions associant cartes, photos, témoignages de producteurs, recettes traditionnelles, poèmes et proverbes autour de l’olivier.

• Monter des projets de jumelage avec une école ou une commune d’un pays oléicole : échanges de vidéos, de recettes, de reportages sur les oliveraies locales.

Pour les territoires producteurs

Dans les régions oléicoles (France, Espagne, Italie, Grèce, Maghreb, Moyen-Orient, etc.), la date du 26 novembre peut devenir un temps fort de :

• Portes ouvertes dans les moulins et coopératives.

• Marchés thématiques autour de l’olive et de l’huile d’olive (dégustations, démonstrations culinaires, découverte de variétés locales).

• Rencontres techniques sur la transition agroécologique : réduction des intrants, gestion de l’eau, maintien des haies, biodiversité dans les vergers.

• Actions de sauvegarde des oliviers monumentaux ou des oliveraies anciennes menacées : inventaires, classements, chantiers participatifs.

L’olivier, symbole méditerranéen et ressource d’avenir

On associe souvent l’olivier à des images de cartes postales : troncs noueux, terrasses de pierres sèches, lumière dorée… Mais derrière cette esthétique se cachent de vrais enjeux de durabilité.

Dans certaines zones, les oliviers subissent déjà les effets combinés de la sécheresse, des canicules répétées et de nouvelles maladies ou ravageurs. Protéger l’olivier, ce n’est pas seulement conserver un symbole, c’est aussi adapter l’agriculture au climat de demain : choix de variétés plus résistantes, diversification des cultures, irrigation raisonnée, gestion des sols et de la biodiversité.

Parallèlement, la demande mondiale en huile d’olive continue de progresser, portée par son image de produit sain, notamment dans la prévention des maladies cardiovasculaires, et par l’attrait pour la cuisine méditerranéenne. Le défi est donc de répondre à cette demande sans basculer vers des systèmes trop intensifs, qui fragiliseraient les sols et les paysages.

La Journée mondiale de l’olivier permet ainsi de rappeler que cet arbre est à la fois :

• un patrimoine ancien à transmettre ;

• un levier de développement rural ;

• un outil de transition écologique, si la filière évolue vers des pratiques plus durables.

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